Charles PUTZ, ancien directeur de recherches à l’INRA nous parle du Glyphosate et des divergences d’interprétation des différentes agences.

lundi 3 février 2020

Le glyphosate, ce produit utilisé depuis 45 ans, est devenu le produit phare à interdire car il est jugé toxique pour l’homme et l’environnement. 

Historique : 

Le glyphosate est un herbicide total foliaire systémique, non sélectif, absorbé par les feuilles et à action généralisée. Il est exclusivement produit par Monsanto à partir de 1974 sous la marque Roundup. Le succès a été immédiat, le traitement étant efficace, facile et bon marché. Son utilisation explose en 1995 lorsque l’on s’aperçoit que le maïs, le coton et le soja résistent au produit. Les champs sont propres et l’agriculture qui peut s’intensifier, connait un essor considérable dans le monde entier. Le brevet tombe dans le domaine public en 2000. 90 fabricants en profitent pour inonder 25 % du marché mondial dont un tiers en France. 

Les risques toxicologiques : 

Depuis 2015, le glyphosate est classé comme « probablement cancérogène » par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), une agence créée par l’OMS. On le trouve effectivement dans l’eau, l’air et le sol, mais en quantité infinitésimale. Ce niveau d’exposition ne serait pas dangereux pour les agriculteurs s’ils respectent les conditions d’utilisation préconisées. Les analyses de 17 experts parlent donc d’effets cancérogènes probables, mais avec en 2015, des preuves limitées. 

Depuis, la presse s’est emparée du problème et tout comme pour l’amiante et le Mediator, sonne le tocsin. Les réseaux sociaux prennent le relais. 

Les agences de sécurité répondent que le risque de cancer serait nul et le glyphosate a pour ainsi dire été « blanchi ». Le glyphosate ne serait ni génotoxique, ni cancérogène. Il ne passerait pas la barrière du derme gras. 

Les scientifiques ne sont cependant pas d’accord entre eux et certains parlent d’apoptose (L'apoptose ou mort cellulaire programmée est le processus par lequel des cellules déclenchent leur autodestruction en réponse à un signal). 

Conclusions de Charles PUTZ :  La polémique est portée par des groupuscules extrêmes et des mouvances écologiques qui militent pour une nature « propre ». Monsanto, entreprise capitaliste fabriquant des pesticides et des OGM est un coupable tout désigné. 

Il faudrait garder à l’esprit qu’un agriculteur nourrit 30 personnes avec 60 ha de terre. 

LA SCIENCE EST UNE AFFAIRE DE CERTITUDE ET NON PAS D’OPINION.